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  • Photo du rédacteurStéphanie Dupuy

Le vin, ange ou démon ?

Dernière mise à jour : 11 nov. 2022

Vendredi, 17h. La semaine a été longue mais à cet instant vous savez exactement ce qui vous attend. Ouvrir l’armoire, choisir les verres, sortir le limonadier et retirer avec soin le bouchon de cette bouteille qui vous attendait. Aah ! Le bonheur ! Pas une seule goutte de vin n’a encore été bue que déjà, vous êtes plus détendu.


Bien sûr, on boit du vin pour le plaisir de la dégustation. Parce qu’il est bon, toujours différent, rarement ennuyant. Mais on le boit aussi parce qu’il a la capacité de nous faire voyager, de nous rapprocher, de souligner un moment dont on aimerait se rappeler longtemps. On le boit parce qu’il nous apporte une sensation de bien-être, une sorte de baume pour le moral.


Il est aussi ancré dans notre imaginaire collectif que le vin est bon pour le cœur. Et c’est vrai! Il a été démontré que les polyphénols (molécules présentes dans les tanins), les anthocyanes et les flavones (ces deux derniers étant respectivement les pigments responsables de la couleur des vins rouges et des vins blancs) ont des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires, entre autres. Une consommation modérée (1 verre par jour pour les femmes et 2 verres par jour pour les hommes) serait associée à une diminution marquée d’environ 20 % du risque de maladies cardiovasculaires. Mais attention ! Cette fenêtre de bienfaits est très étroite puisqu’une consommation de 2 verres par jour chez les femmes et de 3 chez les hommes suffirait à annuler les effets positifs de la consommation.


Au-delà des vertus pour l’esprit, le vin a donc également certains effets sur le corps. Maux de tête, plaques rouges, palpitations ou congestion nasale sont quelques-uns des symptômes qui peuvent survenir à la suite d’une consommation de vin. Les maux de tête ont longtemps été associés à la présence des sulfites dans le vin. Or, il faut savoir que les sulfites sont produits naturellement lors de la fermentation et que conséquemment, un vin sans sulfites n’existe pas. Ce composé du soufre est utilisé comme agent de conservation en raison de ses fonctions antibactériennes et antioxydantes. Les producteurs peuvent ajouter plus ou moins de sulfites (entre 10 et 200 parties par million) à différentes étapes entre la vendange et la mise en bouteille. Les sulfites sont aussi présents en quantités non négligeables dans bon nombre d’aliments tels que les fruits séchés, les charcuteries ou le vinaigre blanc. Si beaucoup de personnes leur attribuent leurs maux de tête, les spécialistes pointent cependant dans une autre direction, celle de l’éthanal. Ce composé chimique est métabolisé par le corps par une enzyme dont le déficit pourrait causer les symptômes mentionnés plus haut. L’éthanal est produit par les levures lors de la fermentation, et plus un moût est sulfité, plus les levures en produiront, ce qui explique sans doute la confusion. Selon le laboratoire de la SAQ, 99 % des vins analysés contiennent de l’éthanal à une concentration maximale de 70 mg/L. Mais alors, comment expliquer l’inconstance des réactions sur le plan physique chez les gens qui en souffrent, si l’éthanal se retrouve dans tous les vins ? Il faut garder en tête que la consommation de vin est la rencontre de deux entités vivantes complexes : le vin avec plus de 600 molécules, et le corps humain, aux dispositions variables selon la forme physique, l’alimentation, et même l’humeur.


Les normes d’étiquetage en vigueur n’obligent pas les producteurs à indiquer les quantités de sulfites et d'éthanal contenu dans leurs vins. La seule information non obligatoire selon la loi que nous donne la SAQ est le taux de sucre contenu dans le produit. Cependant, puisque les vins biologiques sont moins sulfités, ils sont susceptibles de contenir moins d’éthanal. Les repérer d'entrée de jeu est donc une façon de minimiser vos risques de réactions au vin. Il reste qu'au final, se renseigner sur le producteur, ses méthodes de travail et sa philosophie est la meilleure façon de connaître et de comprendre les produits que l’on achète.


Santé!

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